Большевики почему-то не просто разрешают ему остаться, но еще и берут с собой в поездки на фронт. Дальше начинается описание большевиЦких зверств. Тут много колоритного. И необразованнный, но амбициозный шкурник - крымский еврей Шостак (типично еврейская фамилия, да), который обстреливает из бронепоезда деревни, не желающие пропускать его войска, и латышские стрелки, которые предлагают казакам сдаться, а потом всех их расстреливают... На самом деле, как известно хотя бы из А.Венкова, в реальности куда чаще было наоборот: крестьянские станицы не хотели пропускать белых, а казачки спокойно занимались провокациями.
Но больше всего мне понравилось, когда большевики поймали на Новочеркасской станции двух медсестер белогвардейцев, привезли в деревню, и там их толпа рабочих, крестьян и солдат палками забила до смерти!
Ну, или как-то так.
L'état-major rouge de Biéloglina apprit leur arrestation et envoya quelques soldats pour chercher les inculpés. Dès qu'ils sortirent de la prison, la foule, composée d'ouvriers, de paysans et d'anciens soldats, se rua sur eux. Les malheureux coururent pour sauver leur vie, poursuivis par une foule en fureur, qui les abattit avec sabres, bâtons, faux.
En écrivant ces lignes, j'ai sous les yeux carnets et certificats des quinze personnes qui trouvèrent la mort à cette occasion. Les jeunes filles étaient les demoiselles Ossipova, Russe, 19 ans, deux fois médaillée pour bravoure au front, et Zaniouta, Polonaise, 18 ans. Que Dieu ait pitié de leurs pauvres âmes!
Дальше больше. Он начинается утверждать, будто все убийства офицеров проходили по официальному приказу из Москвы, 500 офицеров убили в одном Новочеркасске, а Шостак лично ему показывал отчет Троцкому, как в Астрахани артиллерией убили одних гражданских 6000. Грондис начинает рассуждать о том, что революция не может обойтись без крови и начинает сравнивать русскую революцию с жестокостью французской: Вандея, Пуату, Лион...
Теперь, собственно, понятно, откуда в 18-м веке брались сведения о 8.000 расстрелянных из артиллерии одним только революционным генералом... Останься в 20 веке источниковая база на том же уровне - мы и сейчас бы верили в страшилки, написанные противниками большевиков.
Дальше он рассказывает о концепции социального расизма в революционной России. Мол, крохотное количество образованных людей, в основном дворян, жестоко истребляется.
Я был поражен в России до революции, расстоянию, которое отделяет класс "умных" одного процента людей, от масс. Большинство русских мужчин, политиков, писателей, композиторов, художников, принадлежат почти исключительно дворянству, тип которого отличается от низших слоев общества так, что мы могли бы почти говорить о двух разных расах, разделенных пропастью едва проходимой. Престиж одной «интеллигенции» был основан поэтому, естественно, на своих качествах, люди так легко признали его власть, но она оказалась полностью изолированной в тот день, когда вспыхнула революция, и подвергаются сейчас всем преследования после провозглашения Радеком.
Поскольку даже мелкая буржуазия скрывается, вы можете путешествовать в Россию неделями, не увидев ни одно умное лицо. Со всех сторон, крестьяне собрались, чтобы увидеть "прохождение революции". Они приостановили свою работу, и ходят в течение нескольких дней вокруг красных флагов на станциях. Падшие в анархию, они показывают низкий интеллект бедных дикарей, рот которых дрожит и полуоткрытые глаза смотрят медленно и неуверенно.
А вот и Шостак. Знакомьтесь. Рядом с ним - комендант бронепоезда Lougoftsof.
Ну и кто из них двоих комиссар?
В общем, типичные "записки иностранца".
Самое интересное - главка про начальника штаба - некоего бывшего офицера Иванова. Судьба не совсем тривиальная. Учился в новочеркасской семинарии, но перед выпуском в 1907 г. арестован с 11 товарищами за революционную пропаганду. После эмигрировал, ездил по Европе, работая на заводах. В 1912 г. вернулся, призван, воевал, окончил военное училище, стал прапорщиком, в 1916 попал в плен, сбежал, записался в левые эсеры, а потом вот, в Красную гвардию.
Странно, что-то мне такой не попадался. Надо поискать. Наверно, имеется в виду военный комиссар ЦИК в Екатеринодаре Н.П.Иванов - а потом начальник чрезвычайного штаба. См. коротко здесь: http://shatsky.livejournal.com/14485.html
Ivanof me reçoit dans son wagon, où il a posé une mitrailleuse Lewis depuis qu'il a été obligé par ses soldats de s'enfuir dans un train de passagers. C'est un des plus beaux types d'homme qu'on puisse voir en Russie : grand, mince, bien proportionné, aux épaules larges, avec des yeux graves dans une sympathique figure de prêtre, un profil bien découpé.
Destiné à la prêtrise par ses parents, il a fait son éducation au séminaire de Novo-Tcherkask. En 1907, un mois avant d'être ordonné prêtre, il fut arrêté avec onze autres séminaristes comme membre d'une société révolutionnaire secrète. Après une année de détention préventive et neuf mois de prison, il fut mis en liberté. Mais il trouva l'Église et toutes autres carrières fermées. Il quitta la Russie pour aller travailler dans les usines d'Allemagne, d'Autriche, de Suisse, suivant l'exemple des grands socialistes russes, cherchant à connaître la vie des ouvriers à l'étranger. Revenu en Russie, où son coeur l'appelait, en 191 2, il y fit le service militaire, puis il se battit jusqu'en 191 6, qu'il fut fait prisonnier par les Allemands. Interné dans un camp de Stargard, il réussit à s'enfuir, et, par la Suisse, rentra en Russie, où on l'expédia sur le front. Les excellentes qualités qu'il venait de montrer, son intelligence, son patriotisme, l'ascendant qu'il exerçait sur son entourage, ne suffisaient pas à lui faire pardonner son passé. Il ne réussit pas à passer officier ; la révolution le trouva rempli de rancune et d'ambition.
Ses qualités naturelles de meneur d'hommes, son enthousiasme révolutionnaire le servirent dans ces armées du Sud, encore si peu influencées par Moscou. Élu par les hommes, il les conduisit à l'assaut de Rostof, défendu par le général Potocki, dont il désarma les troupes.
Je cause longuement avec lui sur la désorganisation du commandement et de la troupe, sur la destruction du prestige de l'officier, dont le parti socialiste-révolutionnaire (le sien) s'est rendu coupable. Lui, comme Avtonomof et les autres chefs, que la première révolution a formés et pétrifiés par la superstition de la liberté, ne savent plus comment sortir de l'anarchie qu'ils ont créée.
Il avoue qu'il faudra renforcer les sanctions, mais se tient encore toujours aux comités de soldats, auxquels un fameux décret du général Alexéief avait confié la punition des délits militaires.
— Vous perdrez un temps précieux, et vous élargirez le désordre, en vous fiant aux camarades, pour punir un délinquant dans les rangs.
— «Que faire ? Nos hommes n'admettront jamais qu'ils puissent être punis par un camarade.
— Vous fuyez les responsabilités. Après avoir aboli la peine de mort, vous l'avez réintroduite dans larméc, pour les agitateurs contre-révolutionnaires, les espions et les spéculateurs. Pourquoi ne l'appliquez-vous pas, par décret, sur
la désertion devant l'ennemi ?
— Ce décret serait en coiitradiclioii avec nos principes politiques, que les soldats pourraient nous opposer. Si l'ofiicier ne peut être qu'un camarade, nommé par eux, et auquel ils se sont obligés, par leur libre consentement, d'obéir, en le eriticfuanl et le contrôlant, jusque sur le champ de bataille, comment lui conféreraient-ils le droit de les
fusiller, à lui dont les pouvoirs ne dépendent que d'eux ? Et si nous leur avons reconnu les droits des hommes libres, le droit de représentation, de libre parole, ces droits sacrés, comment leur prendre celui de désapprouver les ordres de combat qu'on voudra leur imposer ? Je vois que vous êtes dans le marais. Remarquez la différence entre vos centaines de mille quasi combattants et les mille Kornilovtsi, dont vous ne pouvez pas venir à bout. Seul le comité exécutif de Moscou peut intervenir et changer les relations entre nos chefs et nos soldats. Nous sommes impuissants.
— Permettez-moi une question. Les officiers de Kornilof qui tombent entre vos mains sont généralement massacrés par vos soldats. Agissent-ils sur vos ordres ?
— Non. Je ferais peut-être une exception pour quelques chefs particulièrement dangereux. Mais nous sommes entièrement impuissants à protéger les Kornilovtsi contre nos soldats. Notre origine bourgeoise nous expose aux soupçons et nous lie les mains.
— Plusieurs journaux et le bas-peuple demandent la guillotine et le meurtre sur une plus grande échelle.
— Pour moi, jamais je n'autoriserai l'extermination de quelque classe que ce soit! (с.524-526)
Ну, и еще интересен разговор с Брусиловым, который подхватил снаряд в октябрьские дни, но Корнилова продолжать ненавидеть лютой ненавистью. За что? За то же, за что тот - большевиков: он армию развалил! И прямо сравнивает Корнилова с пародией на Наполеона, при котором страна окончательно погрузится в хаос.
Des officiers russes m'avaient raconté dans l'armée que les commissaires de Moscou auraient envoyé, à la nouvelle de la blessure, quelques-uns d'entre eux pour porter à l'illustre chef l'expression de leurs regrets. Quelle incurable crédulité a donc porté des officiers à inculper ces commisaires des vices bourgeois, que sont la générosité et la délicatesse I Nous parlons de Kornilof, dont les journaux de la capitale viennent de rapporter la mort, une glorieuse mort de soldat. Après avoir exalté sa bravoure, Broussilof critique sévèrement sa carrière politique.
— On a choisi Kornilof comme mon successeur, contrairement à mon conseil. Dès le moment, où la question d'une distature composée : Kornilof-Kérenski fut posée, il est certain que le dernier, qui n'avait pas l'appui des militaires, devait être écarté. Mais il n'aurait jamais fallu la poser» Kornilof, cette tête fêlée, n'est qu'un sabreur, chez qui la bravoure fut un culte, tandis qu'elle ne doit être qu'un moyen. Il a tout perdu, l'armée et la situation politique, laquelle il était le dernier homme en Russie à pouvoir porter remède. En commençant trop tôt un mouvement, qui n'était pas soutenu par les sympathies du peuple, et qui ne fut qu'un geste nerveux, mal calculé, il a fait naître chez les uns une inguérissable apathie, chez les autres une telle réaction des idées révolutionnaires, que, d'un seul coup, les bolcheviks ont pu s'emparer du pouvoir. Les soldats auraient pu être gagnés, avec du tact, à un prudent mouvement contre révolutionnaire. Ils ont abandonné et laissé tuer leurs officiers par dizaines de milliers. Kornilof est responsable de leur mort.
Si Napoléon — et Kornilof ne saurait lui être comparé — avait pris le pouvoir deux ans plus tôt, il aurait été balayé et tué, et sa nation aurait été précipitée dans le gouffre vers lequel elle courait. Le dictateur Bonaparte ne s'est révélé qu'au moment où les esprits étaient fatigués du désordre et blasés des idées révolutionnaires.
» Aucun homme ne peut édifier rien qui soit durable contre la volonté d'une nation. On ne peut forcer ni la conscience ni les convictions de tout un peuple. Les dernières fautes de Kornilof ressemblent à toutes les précédentes. Il a voulu forcer les circonstances par l'obstination. Il a eu le culte de la bravoure, toute sa vie. Mais la bravoure ne suffît pas à un chef : il lui faut des décisions mûries par la prudence, par l'observation attentive et réfléchie.
Ma jambe m'a empêché de rejoindre mon ancien chef Alexéief au Don. Mais après l'échec de sa première tentative d'organisation des cosaques du Don, j aurais refusé à sacrifier inutilement toute cette brave jeunesse : j'aurais licencié l'armée de volontaires, quand il était encore temps.
» Cette armée, avec toute sa bravoure, avec son programme généreux et patriotique, a été abandonnée par la population. Le courant de l'opinion publique est favorable — pour le moment encore — au mouvement maximaliste, et tous les efforts de Kornilof sont condamnés à échouer. »
Je raconte au général que des amis, anciens officiers de régiments aristocratiques, se sont joints aux anarchistes, qui sont le seul parti se dressant encore contre les maximalistes.
— C'est noble, mais stupide. Quel gaspillage de jeunesse et d'énergie 1 Mieux vaut ne rien faire, si l'on ne peut s'atta quer au coeur de l'ennemi. Nos espoirs déchus le réconfortent. »
Je lui demande s'il est vrai que les maximalistes lui aient fait des offres d'emploi.
— Cela est exact. Je n'ai jamais fait de politique, et des intérêts de service m'ont souvent obligé à désobéir à mes sympathies sociales naturelles. Je considère l'ancien régime comme aboli pour une époque considérable. Tous mouvements contre-révolutionnaires sont condamnés à s'éteindre. Si l'on me présente une armée purement russe, et qui se battra pour un but national, j'en prendrai le commandement, si l'on veut me l'offrir, et sans m'occuper des convictions économiques et politiques des dirigeants.
» Il est évident que je pourrais, en donnant mon nom, être utile au gouvernement actuel. J'ai conservé une certaine popularité auprès des soldats. Ceux que les commissaires envoient de temps en temps perquisitionner chez moi s'excusent" en entrant, me saluent, observent une attitude pleine de déférence. Grand nombre d'officiers qui se sont attachés au ministère de la guerre actuel seraient contents de couvrir de mon nom leur a conversion ». A ceux qui sont venus, au nom des commissaires, me proposer la reconstitution de l'armée russe, j'ai posé trois conditions :
» L'introduction de la peine de mort ;
» La nomination des officiers non par les soldats, mais par les supérieurs hiérarchiques ;
» La subordination, dans les zones de guerre, des autorités civiles aux autorités militaires.
» Je n'ai plus jamais reçu de réponse. »
Un grand philosophe O a parlé de la « Ruse de la Divinité » qui tire l'homme de son inertie naturelle, le pousse à des actions qui le surpassent, et finalement utilise toute l'énergie qu'il apporte à la réalisation de ses buts personnels en les faisant servir à des desseins cachés. Chez la plupart deshommes, letonnement et la douleur de voir constamment lesespérances détrompées par les résultats, sont atténuées par de nouvelles illusions qui, habilement, surgissent. Seul celui qui est clairvoyant s'aperçoit qu'il « est joué » et se dégoûte de l'action. (с.263-266)
В свете этого неприсоединение Брусилова к белым становится понятнее...
Книга, напоминаю, целиком здесь: здесь: http://openlibrary.org/books/OL14017582M/La_guerre_en_Russie_et_en_Sib%C3%A9rie.